samedi 26 juillet 2008

Les séries les plus regrettées - Gilmore Girls

Il y a pas mal de séries dont je regrette l’annulation ou l’arrêt, mais elles ne me manquent pas toutes de la même façon. D’abord parce que certaines se sont arrêtées à temps (voire après leur temps) et qu’elles ont eu une bonne conclusion, comme Friends par exemple, et puis parce que certains univers manquent plus que d’autres et certains personnages sont plus attachants.

Gilmore Girls
Je réalise qu’à chaque fois que je pense à cette série, je suis nostalgique. Quand je vois un des acteurs, quand je vois Christiane Amanpour, quand j’entends parler de Yale, quand j’entends quelqu’un parler aussi vite que Lorelai, oh, quand j’entends la chanson Lorelei de Thiéfaine...

Plusieurs raisons à cela je pense :
-ici l’univers créé n’est pas une mythologie à proprement parler, pas de monstres ou d’extraterrestres – quoique, Kirk... – mais bien une vie quotidienne tout à fait crédible qui fait qu’on s’imaginerait bien déambuler dans les rues de Stars Hollow, aller boire son café chez Luke, faire ses courses chez Taylor et aller voir « Fifi Brin d’acier » au ciné-club.

C’est cette ville à dimension humaine qui manque, ainsi que ses habitants...

-les habitants complètement décalés ou complètement ordinaires qui étaient vraiment intégrés au décor et à la vie des Gilmore.

On pouvait voir Miss Patty prendre son petit déj’ à la table d’à côté même si elle n’avait pas vraiment d’importance dans l’épisode. Et puis Kirk et ses multiples carrières, Babette et ses chats, les disputes de Luke et Taylor...

-et l’autre particularité de Stars Hollow : les fêtes et autres festivals.
A chaque saison, chaque jour férié, chaque occasion, une fête. Un festival d’oeuvres d’art vivantes (comme dans Arrested Development !), un marathon de danse, une fête du tricot, une vente aux enchères de paniers de pique-nique...

Je ne connais pas suffisamment les petites villes américaines, vu qu’on voit plus souvent Los Angeles ou New York dans les séries d’habitude, donc je ne sais pas si c’est commun ou si c’est vraiment spécifique à Stars Hollow mais toujours est-il que ça contribue au charme de la ville.

-les dîners en famille du vendredi soir.

Rien ne remplacera ça. Même les dîners de famille des Walkers (Brothers & Sisters) n’atteignent pas le même niveau. Il y avait des tensions, il y avait des non-dits, un passé douloureux et des rancunes tenaces, l’obligation d’être là alors qu’on préfèrerait être ailleurs... Et pourtant ça aurait manqué si ça n’avait pas existé. Ne serait-ce que pour voir la tête de la nouvelle domestique qu’Emily a engagée d’une semaine à l’autre.

-les dialogues. On retient surtout la rapidité d’élocution des filles Gilmore qui fait que cette série était qualifiée de « bavarde » mais les dialogues étaient aussi bourrés de références « pop culture » voire culture tout court : cinéma, télé, musique mais aussi littérature, journalisme, politique... Et heureusement dans l’ensemble ça n’a pas été trop mal traduit en français... enfin dans les limites imposées aux adaptateurs évidemment.

-Jane Espenson a fait partie des scénaristes.

-Paris, Michel, Sookie, Lane...

Parfois sous-employés malheureusement mais c’étaient vraiment des personnages secondaires en relief et qui apportaient de l’humour même dans les situations les plus mélodramatiques pour les 2 héroïnes.

-des guests de choix et originaux : Madeleine Albright, Christiane Amanpour (le modèle de Rory), Paul Anka (également nom du chien de Lorelai), les Bangles, Carole King (qui chante aussi le générique), l’écrivain Norman Mailer, le groupe Sparks, de nombreuses apparitions de Sebastian Bach (chanteur du groupe de heavy-metal Skid Row)...

-c’est la série qui a fait découvrir (et c’est un mal ou un bien selon les cas) : Chad Michael Murray de One Tree Hill [Les Frères Scott], Jared Padalecki de Supernatural, Milo Ventimiglia de Heroes, Adam Brody de The OC [Newport Beach]...

-le talent de Lauren Graham évidemment.

Elle a toujours été oubliée par les Emmys alors qu’elle était aussi drôle que touchante et qu’elle a vraiment porté la série sur ses épaules pendant sept ans. Ca fait quelque temps qu’on parle de son retour à la télé et j’ai hâte de la revoir, à condition que ce soit un rôle à la hauteur. Le talent d’Alexis Bledel est beaucoup plus discutable mais il faut reconnaître que j’aurais du mal à imaginer qui que ce soit d’autre dans le rôle de Rory et que j’aurai toujours du mal à la voir elle dans un autre rôle (comme dans Sin City par exemple, Rory prostituée = non !)

-je ne me suis jamais lassée du générique. J’aime beaucoup Carole King de toute façon et la chanson avait le ton idéal pour la série.

-la nourriture et le café. J’ai rarement vu deux héroïnes de télé se goinfrer autant, tout en conservant la ligne évidemment. Etant toutes les deux de piètres cuisinières – ou alors deux flemmardes – elles mangeaient essentiellement du chinois, de l’indien, des pizzas qu’elles se faisaient livrer, ou des burgers-frites chez Luke... avec de la tarte en dessert. Et des muffins au petit déj’ avec leur sacrosaint café. S’il y a bien une chose qu’on retient des Gilmores après avoir vu les sept saisons c’est qu’elles sont aussi accros au café que le Dr. House à la vicodine !

Et je ne sais pas comment l’expliquer, mais tout ça fait partie de ce qui les rend attachantes. Ou c’est tout simplement qu’on aimerait toutes manger et boire la même chose sans grossir – mais sans être filiformes non plus heureusement.

-la relation mère-fille idéale ou presque. Si on fait exception des erreurs commises notamment dans la saison 6, Lorelai et Rory ont la relation mère-fille parfaite.

Elles sont complices tout en se respectant et la fille obéit en général à sa mère – il faut dire que Rory est loin d’être une ado terrible. C’est bien sûr dû à leur faible différence d’âge vu que Lorelai est tombée enceinte au lycée, et puis c’est sans doute aussi en grande partie pour ne pas reproduire la relation tendue qu’elle entretenait avec sa propre mère. Et le fait est que Lorelai et Rory se ressemblent beaucoup, elles ont à peu près les mêmes centres d’intérêt et partagent beaucoup. C’est d’ailleurs mis en relief même quand elles sont en froid et qu’elles se posent les mêmes questions chacune de son côté (avant le baptême des enfants de Sookie). Et puis contrairement à ce qu’on aurait pu redouter, les scénaristes ont réussi à maintenir leur relation fusionnelle même quand Rory est partie à la fac, par l’intermédiaire du téléphone. Ah, le coup de fil sur les aspirateurs en pré-générique !

-je n’ai même pas encore parlé de la relation Luke-Lorelai qui pourtant est un des fils rouges de la série. Les avis sont partagés à ce sujet et les rumeurs disent que les deux acteurs ne s’entendaient pas tellement et que c’est ce qui a poussé les scénaristes à séparer les personnages à un moment donné. Personnellement je les aime bien ensemble, mais je les aimais bien aussi quand ils n’étaient qu’amis. Donc à la limite ça ne m’aurait pas gênée s’ils étaient restés bons amis à la fin de la série.
Par contre je n’avais aucune envie de voir Lorelai avec Christopher. Certes on peut lui pardonner d’avoir été un père absent parce qu’il était jeune quand Rory est née, mais il a quand même eu largement le temps de grandir et de rattraper le temps perdu, ce qu’il n’a pas toujours fait. Ce n’est pas l’homme le plus stable qui soit et pour moi Lorelai faisait un pas en arrière en étant avec lui. Alors peut-être qu’en fait la seule erreur des scénaristes aura été, comme souvent, de mettre les deux personnages-phares ensemble trop tôt. Ca aurait pu n’arriver qu’à la fin et ça aurait évité tous ces aléas. Mais bon voir Luke subir tous les hommes que Lorelai aurait eus dans sa vie pendant sept saisons... ça aurait fait long quand même !

Je ne pensais pas en écrire autant sur une seule série mais ça ne fait que me prouver que ça me manque vraiment. C’est peut-être aussi le fait que je l’aie découverte sur le tard et que j’aie donc regardé plusieurs saisons en peu de temps qui m’a immergée encore plus dans ce monde.

J’en profite puisque j’ai parlé du 2ème GG (le 3ème étant Gossip Girl) pour parler du 1er GG, Golden Girls [Les Craquantes]. J’ai été très triste de la disparition d’Estelle Getty cette semaine, qui jouait le rôle de Sophia dans la série.

J’aimerais bien revoir cette série d’ailleurs, qui est une des premières que j’ai pu voir en VO grâce à l’émission Continentales sur France 3, avec The Twilight Zone et One Foot in the Grave. Je pense à cette série à chaque fois que je mange un cheesecake. Ca fait peur quand des héros de séries de notre enfance/adolescence commencent à disparaître et cette année décidément il y a beaucoup de disparitions à déplorer notamment chez les Américains :
Heath Ledger évidemment, Brad Renfro dont on a moins parlé, Sydney Pollack, Anthony Minghella, Suzanne Pleshette, Elizabeth Spriggs (Raison & Sentiments, Harry Potter...), George Carlin qui était l’un des humoristes les plus importants de sa génération, j’en oublie sans doute.
Il me manque le temps où je ne connaissais pas la moitié des personnalités qui mouraient parce qu’elles avaient été célèbres avant ma naissance. Sans déconner, même l’acteur qui incarnait Bozo le Clown vient de mourir. Enfin bref.

Pour ne pas finir sur une note triste euh... The Hammer is my Penis. Voilà :)


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